À propos de Christian Eyschen, Compagnons et camarades. Un libre penseur parle des anarchistes, éditions Libertaires, 2022, 154p, 15 €
Ce livre reprend un vieux débat entre deux tendances de la gauche : le trotskisme version lambertiste et l’anarchisme synthésiste de la fédération anarchiste.
Le dialogue n’est pas nouveau, il existe depuis les années 1950 quand Pierre Boussel, Alexandre Hebert et Maurice Joyeux discutaient avec, souvent, André Bergeron comme arbitre. Le débat existait aussi déjà à la Libre pensée. Aujourd’hui ce qu’il reste de lambertistes est majoritaire rue des Fossés-Saint-Jacques à Paris. Si l’épisode a été houleux, il reste quelques amitiés comme en témoigne ce livre.
L’ouvrage de Christian Eyschen, militant du Parti ouvrier indépendant et démocratique, franc-maçon et syndicaliste, est publié par une des figures historiques du mouvement libertaire, Jean-Marc Raynaud. Habituellement, ce sont plutôt les libertaires qui ont la dent dure, ici c’est le contraire. Le trotskiste pointe ce qu’il considère comme les incohérences de l’anarchisme. Connaissant l’auberge espagnol qu’est l’anarchisme, on n’est pas obligé de tout partager mais force est de reconnaître que quelques critiques sont bien senties.
Sylvain Boulouque