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L'OFFICE UNIVERSITAIRE DE RECHERCHE SOCIALISTE |
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Blum, commentaires sur le programme du Parti, 1919
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LEON BLUM Commentaires sur le programme d’action du Parti socialiste Discours prononcé le 21 avril 1919 au congrès national extraordinaire du Parti socialiste SFIO
Les « commentaires » de Blum sur le programme de son parti, dont il a présidé à la rédaction, apportent des éclairages importants sur la doctrine et sur la réponse socialiste à la question sociale aux lendemains de la Grande guerre. Ils éclairent aussi sur la nature du Parti socialiste, de l’héritage jauressien à la synthèse blumiste.
C’est le premier grand discours prononcé par Léon Blum dans l’enceinte d’un congrès socialiste que nous publions ici. A quarante-sept ans, il fait à la fois figure d’ancien et de nouveau dans le Parti socialiste. Proche de Jaurès au temps de l’affaire Dreyfus et de la marche à l’unité, Blum a, à partir de 1905, suivi de loin les premiers pas de la SFIO, absorbé par son travail au Conseil d’État. Il retrouve le champ politique en 1914, après l’entrée en guerre, quand son camarade Marcel Sembat, ministre des Travaux publics, l’appelle pour diriger son cabinet. Son discours à l’occasion du troisième anniversaire de la mort de Jean Jaurès manifeste son retour dans les débats socialistes : il se pose en héritier du grand tribun. Il dépose une motion au congrès de 1918 et se lance, l’année suivante, dans l’aventure électorale. La SFIO est alors en crise. La participation, l’attitude face à la conduite de la guerre, les réactions devant la Révolution russe divisent profondément les socialistes. Depuis le conseil national de juillet 1918, les minoritaires et des kienthaliens (partisans d’une conférence internationale pour mettre fin à la guerre), en opposition à la conduite du Parti par la majorité depuis 1914 deviennent majoritaires. La motion Jean Longuet, faisant des réserves sur la défense nationale et réclamant une conférence internationale, triomphe avec 1544 mandats (auxquels on peut ajouter les 152 voix qui sont allées à une motion kienthalienne de Loriot), la motion du majoritaire Renaudel obtenant 1172 voix. Au congrès national d’octobre, la victoire des ex-minoritaires se confirme : Louis-Oscar Frossard succède à Louis Dubreuilh au secrétariat général du Parti et Marcel Cachin remplace à la direction de L’Humanité Pierre Renaudel qui, à la mort de Jean Jaurès, avait succédé à celui-ci. L’adhésion à la IIIe internationale est posée à partir de 1919 et mobilise les socialistes. En position de centriste, Léon Blum est le président de la commission chargée de préparer le programme du Parti pour les élections de 1919, programme qui doit faire le point sur le projet socialiste au sortir de la guerre et face aux perspectives soulevée par la lueur à l’Est. Comme l’écrit son biographe « intime », son intervention fait date (1). Les commentateurs viennent de découvrir un futur leader de la SFIO. Une longue ovation suit sa descente de la tribune et la décision de l’édition en brochure de ce discours est immédiatement prise à l’unanimité. Dans un effort de synthèse impossible - les germes de la scission de l’année suivante sont ici bien présents - Léon Blum a insisté sur l’unité du parti, unité qui ne veut pas dire uniformité, la grandeur du Parti socialiste SFIO étant de faire cohabiter des tempéraments différents, les révolutionnaires et les réformistes, qui ne s’opposent pas, mais qui travaillent ensemble. Mais la minorité, malgré les efforts de Blum, ne s’est pas ralliée pas à ce texte. Le programme est également édité en brochure et sert de vade mecum aux candidats socialistes pour les législatives de novembre 1919( 2). Léon Blum fait campagne dans la deuxième circonscription de la Seine, et est élu pour la première fois à la Chambre : mais si la SFIO gagne des voix par rapport à 1914, le mode de scrutin n’envoie que 64 députés socialistes contre 103 avant guerre à la Chambre. La déception est grande. FC
(1) Ilan Greilsammer, Blum, Paris, Flammrion, 1996, p. 226. (2) Programme d'action du Parti socialiste, Librairies du Parti socialiste et de l'Humanité réunies, Paris, 1919, 24 p.
| Discours de L Blum, 1919 |
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