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L'OFFICE UNIVERSITAIRE DE RECHERCHE SOCIALISTE |
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Lavergne/Parlement(s) Mai 68
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Élus et partis : hors-jeu ?
par François LAVERGNE
a/s de « Mai 68 en débats », Parlement[s], Revue d’histoire politique, Comité d’histoire parlementaire et politique CHPP/Éditions Pepper/L’Harmattan n° 9 194p 18,50 €
Ce n’est pas un scoop : les événements de mai 68 ont largement été subis par des partis traditionnels déboussolés, à gauche aussi où le contact avec la jeunesse s’est distendu dans les années 60, et confrontés à des manifestants qui ne veulent pas entendre parler d’eux. Mais pendant ce temps-là, le Parlement continue ses travaux, et prépare l’après-crise…
Coordonné par François Audigier, qui introduit le dossier et traite du groupe gaulliste (« quand les godillots doutent »), ce numéro de Parlement[s] permet de comprendre comment le monde politique tente de surnager et reprend la main. Il rappelle que c’est du Palais-Bourbon qu’est venu le sursaut gaulliste aboutissant à la grande manifestation de soutien au pouvoir le 30 mai. David Valence montre qu’au Sénat, les « élus du seigle et la châtaigne », majoritairement hostiles aux gaullistes, « n’ont pas vraiment avancé de solutions “originales” à la crise de l’Université en mai 68, mais ils ont développé une analyse très “politique” du conflit : la pratique du pouvoir personnel, en ignorant les Chambres, aurait conduit les mécontents dans la rue ». Ils auront leur « revanche » un an plus tard.
Les articles de Frédéric Fogacci sur le parti radical et la FGDS, de Mathias Bernard sur les Républicains indépendants, de Jean Vigreux et Emmanuel Ranc qui étudient la direction et les députés du PCF à l’épreuve de Mai-Juin 68, et de Jean El Gammal, consacré à l’extrême gauche et l’Assemblée nationale, sont aussi très stimulants et situent les acteurs dans cette crise.
Le socialistes en mai 68 André Chandernagor notait à propos de la SFIO et de la FGDS : « À aucun moment nous n’avons eu prise sur l’événement ». De plus, constate Gilles Morin, il y a un abime culturelle entre les idées libertaires de la rue et celles de la gauche traditionelle. S’intéressant à la FGDS, il rappelle comment, du 8 au 13 mai, jour de grève générale, elle bataille pour l’amnistie des étudiants emprisonnés. Dans un deuxième temps, du 14 au 22 mai, après cette irruption massive du peuple de gauche, ses élus recherchent une alternance au Parlement, réclamant sa dissolution. Mais, du 24 au 30 mai, un divorce s’installe entre la FGDS et son groupe : le 28 mai, l’initiative de François Mitterrand, annonçant qu’en cas d’échec au référendum annoncé par de Gaulle le 24, il sera candidat à la présidence de la République et sa proposition, dans cette hypothèse, d’un gouvernement provisoire « sans exclusive », « à partir de l’union de la gauche », inquiète une base « légaliste ». La dissolution de l’Assemblée par de Gaulle précipite la crise à gauche que les résultats des élections amplifient. Si crise et retard il y a, la FGDS a aussi préparé la future union de la gauche, et incité les socialistes à observer de près les mouvements de la société.
Signalons la publication en « sources » du débat à l’Assemblée du 22 mai 1968 entre Mitterrand et Pompidou présenté par Jean Garrigues.
François Lavergne | Retrour au sommaire de ce n° |
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