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L'OFFICE UNIVERSITAIRE DE RECHERCHE SOCIALISTE |
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Fuzier, cinéma et Amérique latine
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Cinémas d’Amérique latine
Texte de Claude Fuzier publié dans la plaquette de présentation du 11e festival cinématographique de Bondy. Ce festival des films rares ou inédits avait été initié par Claude Fuzier en 1975. Les thèmes les plus originaux se sont succédé jusqu’en 1990 : films de guerre 1939-1945, cinéma japonais, mélo, Australie, cinéma fantastique anglais, etc. L’édition de 1986 a été consacrée aux cinémas d’Amérique latine.
En choisissant cette année le cinéma latino-américain, le festival de Bondy a suivi une actualité locale qui, si elle nous éloigne de nos réalités quotidiennes, nous concerne cependant.
Depuis des années, notre ville entretient des relations privilégiées avec le continent latino-américain, relations qui se symbolisent notamment par la présence de Mme Allende à l’inauguration de l’Espace Marcel-Chauzy et du centre qui, rue Gâtine, porte le nom du président assassiné par la dictature chilienne.
Au cours de l’année 1985, la municipalité a pris des contacts avec une commune de la banlieue de Buenos Aires, en République argentine, en vue de rechercher les conditions d’un jumelage qui, compte tenu des distances, ne peut s’inscrire dans des formes traditionnelles. D’autre part, elle a contribué à l’installation sur son territoire de l’Institut culturel latino-américain (INCLA), fréquenté notamment par des Argentins, des Chiliens, des Cubains, des Péruviens, des Paraguayens et des Mexicains. Cet organisme travaille déjà à Bondy avec certaines écoles et a participé à des manifestations dans toute la France. Enfin, une semaine mexicaine nous a permis de manifester notre solidarité avec un pays cruellement touché par un tremblement de terre et nous avons reçu un grand peintre muraliste qui a réalisé pour l’INCLA une œuvre originale.
Le festival de 1986 s’intègre dans cette action. Pourquoi nous concerne-t-elle tous ? Parce que le continent latino-américain puise pour une bonne part sa richesse culturelle dans un tronc qui nous est commun, celui d’une civilisation européenne née de la latinité et que, dans une période où l’identité culturelle est ressentie par beaucoup comme un besoin, la rencontre au-delà des frontières et des océans de gens liés par une origine commune est utile. En outre, le continent latino-américain connaît une lutte permanente pour l’affirmation de la démocratie. Économiquement, il appartient toujours au tiers-monde et est soumis aux pressions des divers impérialismes. L’indépendance et la liberté y sont donc des termes concrets du combat quotidien.
Pourrions-nous rester insensibles alors que nous savons par expérience qu’il nous a fallu et qu’il nous faut encore de l’effort et de la vigilance pour conquérir et préserver les libertés démocratiques ?
Le cinéma, qui est un des grands véhicules de notre siècle, apportera donc une fois encore son témoignage au festival de notre commune.
Que nos amis latino-américains, qu’ils soient exilés pour cause de dictature ou au pouvoir, parce que la démocratie l’a emporté, y trouvent une preuve nouvelle de notre amitié.
Claude Fuzier |
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