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L'OFFICE UNIVERSITAIRE DE RECHERCHE SOCIALISTE |
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L'OURS n°421 (septembre-octobre 2012)
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| L’OURS n°421 septembre-octobre 2012 8 pages 3,10 € (ajouter 1 € pour les frais d’expédition)
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À la UNE : La gauche européenne en modèles , par ALAIN BERGOUNIOUX (a/s de Stefano Bartolini, La mobilisation politique de la gauche européenne (1860-1980), Editions de l’Université de Bruxelles, 2012, 829 p, 14 €) A lire ci-dessous
p. 2 : CULTURE Cinéma : Holy Motors : un cinéma retrouvé, par JEAN-LOUIS COY (a/s de Holy Motors, de Léos Carax, France, 2012, avec Denis Lavant, Édith Scob, Kylie Minogue, Eva Mendès…
L’actu des bulles : Hardie Édith, par VINCENT DUCLERT ( a/s de Christin, Goetzinger, Les diamants fondent au soleil. Agence Hardy, Dargaud, 2012, 48 p, 13,99 €)
L’actu des sons, Racines à l’air, par FREDERIC CEPEDE (a/s de Raynald Colom, « Rise », Jazz village, Harmonia Mundi, 2012 ; Lionel Loueke, « Heritage », Blue Note, 2012)
L’OURS au théâtre : Honorons les « petits » festivals, par ANDRE ROBERT (a/s du festival du « pont du Bonhomme », Lanester, Morbihan)
ALBUM : Chinoises folies, par SYLVAIN BOULOUQUE (a/s de Vervisch et Escaich, Chinn T2. Le monastère de la vieille forêt et Escaich, N’Guessan et Cosson, Ling Ling T2 Les lanternes roses, chez Bamboo 2012, 48 p et 13,90 € chacun
3 : SOCIETE Le travail dans tous ses sens , par ROBERT CHAPUIS (a/s de Sens politiques du travail, dirigé par Ivan Sainsaulieu et Muriel Surdez, Armand Colin, 2012, 364 p, 25 €)
Un regard sociologique sur l’argent, par RAYMOND KRAKOVTICH (A/S DE Gilles Lazuech L’argent du quotidien, Rennes, PUR, 2012, 237 p, 17 €)
Les jeunes à l’impératif , par ROBERT CHAPUIS (a/s de François Kalfon, Que faisons-nous de leurs vingt ans ? La génération Y désenchantée, Éditions Michalon, 2012, 219 p, 17 €)
p. 4 : POLITIQUE / RELATIONS INTERNATIONALES
Témoignage de campagne, par JEAN-FREDERIC DESAIX (a/s de Bernard Poignant, « Hollande Président ! », Encyclopédie du socialisme, 2012, 70 p, 5 €)
Vers un « nous » mondial ? , par JUDITH BONNIN (a/s de Guillaume Devin et Marie-Claude Smouts, Les organisations internationales, Armand Colin 2011, 253 p, 23,90 €)
p. 4-5 : HISTOIRE L’histoire au pays des merveilles, par ÉMILE POULAT (a/s de André Vauchez (dir.), Prophètes et prophétisme, Seuil, 2012, 482 p, 23,80 €)
L’OURS Signale par ROBERT CHAPUIS (a/s de Patrick Boucheron, L’entretemps, Éditions Verdier, 2012, 137 p, 13 €)
LARZAC : Chronique d’une lutte, par LAURENT JALABERT (a/s de Christine Burguière, Gardarem ! Chronique du Larzac en lutte, Toulouse, Privat, 2011, 408 p, 24 €) Le Larzac, passé présent, par JEAN-LOUIS PANNÉ (a/s de Paroles du Larzac, Élisabeth Baillon (dir.), Toulouse, Privat, 2012, 197 p, 17 €) A lire ci-dessous
Histoires sarthoises, par JEAN-FREDERIC DESAIX (a/s de Michel Rosier, Vie politique et sociale de la Sarthe sous la IVe République (1944-1958), L’Harmattan, 2012, 540 p, 50 €)
Moutet sur ses terres drômoises, par FRANCOIS LAVERGNE (a/s de Freddy Martin-Rosset, L’itinéraire politique drômois de Marius Moutet, L’OURS, 2012, 540 p, 25 €)
p. 6-7 : HISTOIRE / IIe GUERRE MONDIALE 14 millions d’assassinats en 12 ans, par CLAUDE DUPONT (a/s de Timothy Snyder, Terres de sang, Gallimard, 2012, 710 p, 32 €)
Vel’ d’Hiv, une rafle française, par JEAN LE GARREC (a/s de Karen Taïeb, Je vous écris du Vel’ d’Hiv, préface de Tatiana de Rosnay, Editions J’ai Lu, 2012, 228 p, 5,60 €)
Au cœur de l’Armée rouge, par SYLVAIN BOULOUQUE (a/s de Catherine Merridale, Les guerriers du froid. Vie et mort des soldats de l’Armée rouge 1939-1945, Fayard, 2012, 512 p, 25 €)
Nuremberg, les souvenirs d’un juge, par MICHEL DREYFUS (a/s de Robert Falco, Juge à Nuremberg. Souvenirs inédits du procès des criminels nazis, préface d’Annette Wieviorka, introduction de Guillaume Mouralis, Nancy, L’Arbre bleu, 2012, 176 p, 20 €)
p. 7 : HISTOIRE / RUSSIE URSS Lénine, Staline, le KGB, par SYLVAIN BOULOUQUE (a/s de Robert Service, Lénine, Perrin, 2012, 756 p, 28 € ; Mathilde Aycard et Pierre Vallaud, Russie Révolution et stalinisme, L’Archipel, 2012, 354 p, 24 € et François Kersaudy, StalinePerrin, 2012, 276 p, 21 € ; Andreï Soldatov et Irina Borogan, Les héritiers du KGB, Bourin, 2012, 382 p, 21 €)
Histoires russes, par SYLVAIN BOULOUQUE (a/s de Rachel Polonsky, La lanterne magique de Molotov. Voyage à travers l’histoire de la Russie, Denoël, 2012, 418 p, 25 € et Irina Golovkina, Les vaincus, Les Syrtes, 2012, 1096 p, 45 € ; Maria Bochkareva, Yashka. Journal d’une femme combattante, Armand Colin, 2012, 304 p, 19,50 €)
p. 8 : FIGURES Tixier, soldat inconnu du socialisme, par FLORENT LE BOT (a/s de « Adrien Tixier, 1893-1946. L’héritage méconnu d’un reconstructeur de l’État en France », Gilles Morin & Pascal Plas (dir.), Histoire & mémoires, n° 3, Lucien Soumy ed., 2012, 314 p, 18,50 €)
Philip en toute rigueur, par FREDERIC CEPEDE (a/s de Alain Eck, André Philip ou la rigueur, Préface de Najat Vallaud-Belkacem, Lyon, livres EMCE, 2012,127 p, 10 €)
Valois et l’argent, par FLORENT LE BOT (a/s de Georges Valois, L’homme contre l’argent. Souvenirs de dix ans, 1918-1928, présenté par Olivier Dard Villeneuve d'Ascq, Presses universitaires du Septentrion, 2012, 373 p, 30 € et Olivier Dard (dir.), Georges Valois, itinéraire et réceptions, éd Peter Lang, 2011, 259 p, 59,20 €)
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| A LIRE 3 articles de ce numéro
LA GAUCHE EUROPEENNE ET SES MODELES Par Alain Bergounioux A propos du livre de Stefano Bartolini, La mobilisation politique de la gauche européenne (1860-1980), Editions de l’Université de Bruxelles, 2012, 829 p, 14 €
Article paru dans L’OURS n°421, septembre-octobre 2012, page 1.
Voici un livre important pour la connaissance des conditions du développement historique de la gauche européenne. L’auteur, politologue italien éminent et reconnu, étudie les étapes par lesquelles le conflit social de la société industrielle s’est traduit et s’est structuré en oppositions politiques et dans diverses formes organisationnelles et idéologiques qui ont fait la diversité du socialisme européen toujours visible aujourd’hui.
Pour ce faire, le livre présente une analyse comparée, particulièrement fouillée, de treize pays européens pendant toutes les périodes de construction et d’affirmation du socialisme et du communisme européen. Il s’arrête à la fin des années 1970 au moment où, pour reprendre les mots de l’auteur, commence une autre « macro-constellation » pour la gauche qui prend un autre visage, le communisme s’effaçant, les partis socialistes ne reposant plus sur les mêmes mobilisations sociales, les écologistes constituant un mouvement nouveau, mais très inégalement présent selon les pays.
Modéliser Ce problème, rendre compte de la genèse et du développement différentiel de la gauche européenne, a suscité une importante littérature scientifique marquée par de grands noms de la science politique, Stein Rokkan, Werner Sombart, Seymour Martin Lipset, Gabriel Almond, Klaus Von Beyme, etc. Dans leurs analyses, ont été souvent privilégiées quelques dimensions principales pour bâtir des modèles de développement historique. Cela a abouti à des classifications utiles – la plus connue étant l’opposition entre les pays de social-démocratie, du travaillisme (l’Angleterre et l’Irlande), du socialisme latin – mais présentant des différences notables dans chaque modèle, ne permettant pas ainsi de comprendre pleinement comment se sont faites les scissions communistes après la Première Guerre mondiale. Stefano Bartolini entend prendre la mesure de toutes les conditions qui ont façonné les partis de gauche. Il part donc de la constitution des clivages sociaux et des dimensions structurelles, économiques et sociales, qui ont créé des identités de groupes, et qui sont devenues pleinement politiques avec le développement de la démocratie de masse, donnant naissance à des formes d’organisation politique. L’examen de la force électorale, de la représentativité sociale, particulièrement la part de représentation du monde ouvrier, de la densité organisationnelle, des orientations idéologiques, du mode d’intégration politique, permet d’expliquer la nature et la géographie de la gauche. La difficulté est évidemment de montrer comment ces diverses dimensions interagissent les unes sur les autres.
Le facteur communiste Stefano Bartolini le fait dans une série de chapitres qui étudient chaque facteur, l’industrialisation et l’urbanisation, l’hétérogénéité culturelle et religieuse, le droit de vote et le rôle des élections, la structure organisationnelle, le rapport à l’État et l’intégration politique. Le calcul d’indices pour mesurer les hypothèses de causalité fait la force de la démonstration – et, reconnaissons-le pour le lecteur, également son aridité. Particulièrement intéressant est le réexamen du phénomène communiste. Les interprétations trop générales échouent à rendre compte de toutes les différences nationales. L’auteur montre bien que le communisme fut l’expression sociale du soutien combiné de secteurs avancés de la classe ouvrière industrielle, particulièrement dans les sociétés récemment et incomplètement industrialisées, comme la France et l’Italie, d’une fraction de l’intelligentsia, et de secteurs importants du monde rural résistants à la transformation capitaliste et commerciale. Mais cette base potentielle ne fut capable de soutenir une scission communiste notable que lorsque le mouvement socialiste se caractérisait par une faible organisation, une faible intégration institutionnelle et un faible potentiel de coalition politique. Il paraissait alors qu’aucun objectif substantiel ne pouvait être atteint sans une rupture radicale avec l’ordre établi… Les aspects organisationnels apparaissent ainsi tout aussi, voire plus, importants que les circonstances socio-économiques.
Évidemment, la complexité du jeu des influences croisées rend difficile la lecture du paysage historique de la gauche européenne. L’ouvrage ne donne pas des « modèles » simples quelque peu passe-partout. Mais il permet bien de comprendre le caractère des partis nationaux et la persistance de leurs différences dans la durée. Et, également, il prend en perspective l’évolution d’ensemble dans cette période d’affirmation et de maturité qui s’étend jusqu’à la fin des années 1970. Non qu’il n’y ait pas eu des transformations particulièrement avec la pleine intégration des partis socialistes dans les systèmes politiques à partir de la fin des années trente pour les partis de l’Europe du Nord et depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale pour les autres – hors les pays de dictature maintenue, mais les traits de ces partis ont gardé leur consistance durant toutes ces décennies. À partir des années 1980, comme l’écrit l’auteur, c’est « une autre histoire », et, donc, cela sera un autre livre.
Alain Bergounioux
| LARZAC Articles parus dans L’OURS n°421, septembre-octobre 2012, page 5
CHRONIQUE D’UNE LUTTE, par Laurent Jalabert
à propos du livre de Christine Burguière, Gardarem ! Chronique du Larzac en lutte, Toulouse, Privat, 2011, 408 p, 24 €
Préfacé par José Bové, le livre de Christiane Burguière est une chronique de la mobilisation paysanne sur le plateau du Larzac entre 1970 et 1981. Ce texte est un témoignage de onze années de luttes sociales contre le projet d’extension du camp militaire, voulu par le pouvoir gaulliste de la fin des années 1960.
Le récit proposé est celui d’une actrice qui, avec son mari Pierre Burguière (éleveur, qui a collaboré au livre), a été l’une des premières à se lancer dans un des conflits les plus longs de l’histoire sociale du pays. Le témoignage est simple, le ton un peu décousu, mais sincère et surtout percutant. Si le conflit a débouché sur l’arrêt du projet d’extension du camp, c’est bien parce que la détermination de la poignée d’agriculteurs du Larzac qui se lance dans l’aventure n’a pas fléchi pendant ces onze années, même si les doutes n’ont pas manqué et les pressions venues de l’armée, de l’administration publique ou du monde politique ont été nombreuses. Le livre retranscrit cette lutte de l’intérieur, cette conviction inébranlable de ces éleveurs qui n’ont jamais cédé un pouce de terrain.
Le témoignage frappe aussi par la capacité progressive des paysans à s’ouvrir à un monde extérieur de plus en plus lointain et de plus en plus mobilisateur. Confrontés à un conflit pour l’exploitation de la terre dont ils sont propriétaires, le premier réflexe qui consistera à se tourner vers les élus locaux, le syndicat d’agriculteurs majoritaire, la FDSEA de l’Aveyron, ou même quelques responsables de l’Église, est décrit avec humour au fil des pages, mais retrace aussi quelques ambiguïtés de ces terres relativement conservatrices de l’Aveyron. Élus, responsables syndicaux, pourtant proches des milieux gouvernementaux, sont bien conscients que la lutte n’est pas vaine et ne cachent pas même leur sympathie voire leur soutien pour le mouvement quand il montre chaque année davantage sa force de conviction.
Un symbole des luttes sociales Plus encore, on retrouve dans les propos de Christiane Burguière la capacité mobilisatrice qu’ont su drainer ces militants vers d’autres pôles, qui leur étaient si peu familiers : milieux régionalistes, écologistes, ouvriers en colère, universitaires gauchisants, etc. Le Larzac devient alors le symbole des luttes sociales des années 1970 et le combat prend une tournure politique nationale qui dépassera de loin dans l’univers médiatique ou même dans la mémoire collective nationale des luttes sociales la simple question de la terre. C’est certainement ici que l’ouvrage prend toute sa dimension, car l’auteur nous ramène souvent à l’essentiel : la conviction des paysans du Larzac était autre et si les premiers à s’être lancés dans la lutte avaient cette grande capacité d’ouverture, leur but restait bien de défendre leurs terres, considérées comme un outil de production, mais aussi comme un espace de vie quotidienne auquel ils étaient attachés par-dessus tout.
À lire le témoignage, l’impression se dégage que leur force aura certes été de savoir s’insérer dans des réseaux mobilisateurs qui dépassaient les arpents arides des causses languedociens, mais elle aura surtout été d’avoir su rester fixés sur un objectif précis, inébranlable, et qu’ils ont su défendre par des actions quotidiennes régulières et inventives sur le terrain, à toutes les époques de l’année (et non pas seulement lors des grandes marches estivales très médiatisées). Le livre est donc un témoignage passionné et émouvant de cette lutte, non une étude, ou une analyse de la mobilisation. Il faut le lire en tant que tel, pour comprendre le sens d’un combat. Laurent Jalabert
LE LARZAC, PASSE PRESENT par Jean-Louis Panné
à propos de Paroles du Larzac, Élisabeth Baillon (dir)., Toulouse, Privat, 2012, 197 p, 17 €
Ces témoignages offrent le reflet des multiples dimensions de la lutte et de ses prolongements après 1981.
Pour qui veut, sans nostalgie, découvrir ou redécouvrir l’histoire de la lutte des paysans du Larzac contre l’extension du camp militaire (1971-1981), celui-ci dispose des actes de la rencontre organisée à Millau en octobre 2011 à l’initiative de l’Association pour l’aménagement du Larzac et la ville de Millau. Ce livre prolonge d’autres publications : les éditions Privat ont aussi fait paraître, en 2011, l’ouvrage de Pierre-Marie Terral : Larzac. De la lutte paysanne à l’altermondialisme, issu d’une thèse d’histoire, puis celui de Christiane Burguière : Gardarem ! Chronique du Larzac en lutte (lire ci-dessus). Nous bénéficions ainsi d’une pluralité d’approches qui se trouve être au cœur de ce troisième volume consacré à cet épisode central dans l’histoire de la France des années 19701. Cette polyphonie en constitue l’originalité.
Paroles du Larzac mêle avec bonheur les points de vue d’acteurs de toute nature : paysans et paysannes, syndicalistes et élus, journalistes et artistes, vétérinaires, géographes et historiens. Cette confrontation produit une circulation de pensée tout à fait stimulante – une question répondant à une autre ou en soulevant de nouvelles – circulation qui est le reflet des multiples dimensions de la lutte et de ses prolongements après 1981. Un slogan de Mai 68 proclamait la nécessité de « mettre l’imagination au pouvoir », ceux du Larzac l’ont fait au moyen de modes d’action sans cesse renouvelés et, surtout, par la mise en œuvre d’un fonctionnement démocratique adapté aux conditions de la lutte. Susceptible de s’imposer d’emblée, cette volonté de débattre des orientations du mouvement pour atteindre un consensus, a donné sa force à cette résistance. Elle a permis d’intégrer les nouveaux arrivants (objecteurs et occupants de ferme) et s’est traduite par le vote historique du printemps 1979 rejetant le projet d’une mini-extension du camp militaire aux dépens des nouveaux installés. La lutte en commun avait donné naissance à une communauté décidée à vivre son destin sans exclure les plus vulnérables…
L’esprit Larzac Sur ce socle, les paysans débarrassés de l’extension du camp par François Mitterrand en 1981 ont imaginé comment, en retour, restituer une part du soutien qu’ils avaient reçu, et faire bénéficier d’autres luttes de l’expérience accumulée pendant dix années. Les habitants du plateau se sont tournés vers le tiers-monde, les luttes des Kanaks, la question des OGM et bien d’autres encore. Aujourd’hui, ce qu’on pourrait appeler « l’esprit Larzac » perdure, on en a eu récemment la preuve avec la mobilisation contre l’exploitation des gaz de schistes. Voilà quelques-uns des aspects que ces Paroles du Larzac nous rappellent et mettent en évidence, au côté de bien d’autres. Il y eut autour de ces terres magnifiques une multitude de convergences dont on se dit que, si exceptionnelle fûrent-elle, rien n’oblige à les croire uniques et comme appartenant au passé. Avec Paroles du Larzac, chacun peut réfléchir à la dynamique qui s’était mise en place il y a quarante ans et en faire son miel pour l’avenir difficile qui nous attend.
Jean-Louis Panné
1. Sans oublier le film de Christian Rouaud, Tous au Larzac, disponible en DVD, avec un supplément particulièrement intéressant sur l’élaboration du documentaire.
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© L'OURS - 12 cité Malesherbes 75009 Paris
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