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L'OFFICE UNIVERSITAIRE DE RECHERCHE SOCIALISTE |
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A Bergounioux RS 37
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Éditorial La variété de thèmes de ce numéro de recherche socialiste reflète une nouvelle fois les différents centres d’intérêt de notre office.
Actualité, histoire, mémoire, archives Il serait sans doute vain de rechercher un lien direct, autre que celui d’avoir retenu notre attention et d’avoir voulu les livrer à la réflexion de nos lecteurs, entre les différents articles, témoignages et documents qui composent ce numéro. Notre revue entend apporter sa contribution à la recherche historique et réagir sur les grandes questions qui agitent nos sociétés pour nourrir le débat, avec rigueur et esprit critique, dans la libre confrontation de points de vue argumentés. Dans la partie « l’événement », les questions soulevées par Patrick Savidan sur la crise du politique et le renouveau que peut constituer l’émergence d’une véritable démocratie participative invitent à resituer ce dialogue entre citoyens, élus, responsables dans une réflexion plus large sur la démocratie. Comprendre exactement la nature de cette crise, les ambitions et les limites de la démocratie participative, cette démarche permet de mieux apprécier où se situent les nouveautés dans les réponses actuelles. Comme pour la « crise de la social-démocratie », le diagnostic est inséparable de la recherche des voies d’une sortie de crise. Les défis qu’il me semble urgent d’identifier, et qui appellent des réponses, ne sont pas minces, et ils auront plus de chance d’être relevés si les citoyens se mobilisent, en se mêlant effectivement de ce qui les regarde, et s’ils prennent l’habitude de réfléchir ensemble. La très longue vie d’engagements et de combats d’Arthur Groussier, militant socialiste et dignitaire de la Franc-maçonnerie, explorée par Denis Lefebvre, permet de revisiter près d’un siècle de combats socialistes, des petites sectes des années 1890 au parti unifié de 1905, de Jaurès, de Blum, de Mollet, d’un socialisme du refus des compromis à la mise en place et en textes des réformes sociales. Il montre aussi les passerelles entre engagements maçonnique et socialiste, un terrain sur lequel il reste encore beaucoup à défricher. Fabrice d’Almeida, avec son étude de la figure du Christ rouge diffusée par les camarades socialistes italiens, montre l’acclimatation différente du socialisme selon les terrains où il se développe. L’étude de la propagande – textes, images, sons, manifestations – a encore beaucoup à nous apprendre sur les cultures, identités, milieux des socialistes en Europe et ailleurs. De même, les rapports que les groupes entretiennent avec leur histoire, celle qu’ils valorisent ou rejettent, sont un indicateur de leur cohésion, de leurs références partagées, de leurs doutes. Et quand les grandes figures de gauche comme Jaurès, Blum, Mendès France sont « récupérées » par Nicolas Sarkozy, il n’est peut-être pas inutile d’interroger les rapports avec notre histoire, sur la longue durée. Le 70e anniversaire du Front populaire, observé par Frédéric Cépède, semble montrer une sorte de “ nationalisation ” des grande conquêtes de 36, les congés payés et les loisirs. Blum, héros socialiste, parait aussi quitter l’histoire partisane. André Chazalette témoigne ici à l’occasion de 50e anniversaire de l’UGS, de la création de cette union : son texte, qui mêle documents et analyses, est aussi une invitation à pousser plus loin la recherche : pourquoi pas à l’occasion d’une journée d’études ? Enfin, ce numéro laisse une grande place à un document inédit : la déposition de Georges Lapierre, responsable du Syndicat national des instituteurs, en 1942, dans le cadre du procès de Riom dans laquelle il répond à ceux qui accusent les instituteurs d’être responsable de la défaire de 1942. Document passionnant à plus d’un titre : par le panorama qu’il donne des positions du SNI sur les questions de l’éducation dans l’entre-deux-guerres, sur l’idée de patrie, sur la transmission des connaissances, les programmes le rôle du SNI. Il est d’une grande précision sur l’état d’esprit de ce milieu d’enseignants, qui a fourni un nombre de cadres socialistes particulièrement important. Georges Lapierre, comme Blum à Riom devant ses juges, rejette les accusions formulées, et rappelle à ses juges les valeurs qui fondent la mission des instituteurs. Engagé dans la Résistance, arrêté, déporté, Lapierre paiera de sa vie la fermeté de ses convictions. Le dossier de notre prochain numéro s’inscrira dans la cadre de la célébration du 50e anniversaire des traités de Rome et reviendra sur le passé et l’avenir de l’Europe. Alain Bergounioux |
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