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L'OFFICE UNIVERSITAIRE DE RECHERCHE SOCIALISTE
 
BergouniouxRS38
Recherche socialiste 38
hors série l’OURS n°38 mars 2007

On sait quelle fût la part prise dans cet événement par Guy Mollet, Christian Pineau, Alain Savary, chacun dans leurs responsabilités respectives. Ces traités ont engagés bien plus que les six pays alors signataires, mais bien l’avenir de notre continent comme nous le voyons aujourd’hui. Ils ont été finalement le produit d’une crise. L’échec de la Communauté européenne de défense trois ans plus tôt avait provoqué une panne qui aurait pu être fatale à la construction européenne. Mais l’intelligence historique des pères des traités de Rome a été de faire repartir l’Europe sur d’autres bases, sur une ambition économique puisque la voie politique était manifestement prématurée – car qu’y avait-il de plus politique que la mise en œuvre d’une défense européenne ? L’intégration économique a été un grand succès qui a été bénéfique pour tous les pays ; et particulièrement ceux qui étaient alors en marge du cœur européen, l’Espagne, le Portugal, la Grèce, pour des raisons politiques et économiques, et qui aujourd’hui sont à l’unisson de tous les pays de l’Union, et n’en doutons pas demain pour les pays de l’ancienne Europe de l’Est.

Il est important de revenir sur cette histoire. Elle donne lieu à deux articles qui étudient l’action propre des socialistes avec Maryvonne Prévot et Denis Lefebvre. Nous publions également tout un ensemble de documents qui permettent de voir comment les socialistes européens dix années après jugeaient la construction européenne, et les évolutions intervenues depuis cette date. Les témoignages de Jules Moch, de Guy Mollet, de Francis Vals sont particulièrement significatifs.

Évidemment, la situation actuelle de l’Europe ne pouvait être absente de notre réflexion, c’est pour cela que nous avons demandé à deux socialistes européens, Denis MacShane, ancien ministre des Affaires européennes dans le gouvernement de Tony Blair, actuellement député travailliste, et Pierre Moscovici, lui-même ancien ministre de Lionel Jospin, aujourd’hui député européen et vice-président du Parlement européen, de nous donner leurs analyses. Les lecteurs verront les différences. Mais ils verront aussi les raisons profondes de sortir de la crise présente. Les données de 2007 sont évidemment autres que celles qui présidaient à l’après-guerre. Cela ne veut pas dire que les acquis de cette période – la paix tout particulièrement – doivent être oubliés. Les conforter demandera toujours une grande vigilance. Mais ce qui domine aujourd’hui, c’est la nouvelle donne que crée la mondialisation. Elle est un fait global. Les réalités économiques sont fondamentales. Mais elles ne doivent pas occulter les nouveaux rapports de puissance qui engagent des « États-Continents » toujours les États-Unis, mais d’ores et déjà, la Chine, l’Inde et la Russie. L’Union européenne ne pourra pas demeurer un « ventre mou ».

Proposer des règles pour le commerce mondial, amener l’adoption de mesures efficaces contre le réchauffement climatique, défendre des solutions équilibrées dans les conflits du Moyen-Orient, tout cela demande une force politique ! Certains pensent qu’il est trop tard et que l’Union européenne ne pourra au mieux qu’être un marché intégré respectant des règles de droit. D’autres, sans aller jusque là, disent qu’avant tout progrès politique, il faudra établir la preuve de l’efficacité européenne par la redéfinition de politiques communes nouvelles, notamment en matière d’énergie. Il est tout à fait juste que le scepticisme qui caractérise de larges parties de l’opinion européenne – et dans certains pays la défiance – demande que l’Union européenne prenne un cours plus volontariste. Les articles de Denis MacShane et de Pierre Moscovici montrent que le débat n’est pas clos – et encore il s’agit de deux européens… Pourtant, il y a urgence. C’est pour cela que nous aurions tort de rejeter la dimension politique de l’Europe dans un avenir trop éloigné. Trop de problèmes ont une dimension inévitablement européenne La campagne présidentielle montre que trop de candidats font appel à l’Europe en supposant les problèmes résolus, les autres gouvernements pouvant être aisément convaincus par les propositions françaises. Notre numéro n’a pas d’autre but qu’offrir des éléments de réflexion pour que le débat se renoue. Nous aurons, bien sûr, l’occasion de revenir sur cette question dans des livraisons prochaines.

Notre revue s’achève avec l’évocation de deux personnalités qui ont chacune joué un rôle dans l’histoire du socialisme français, Georges Lefranc, qui a été un acteur et un historien, et Yves Dechezelles, disparu récemment, qui fut quelques temps secrétaire général adjoint de la SFIO.
Alain Bergounioux
 

 
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