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L'OFFICE UNIVERSITAIRE DE RECHERCHE SOCIALISTE
 
Autonomie des individus et choix collectifs
AUTONOMIE DES INDIVIDUS ET CHOIX COLLECTIFS
La volonté d’autonomie ne signifie donc pas nécessairement repli sur soi ou égoïsme. Elle ne devient individualisme que si l’action de chacun ne peut s’inscrire dans un projet collectif. C’est là tout l’enjeu. Notre objectif est de bien concilier ces aspirations individuelles avec l’intérêt collectif, et d’organiser une société respectueuse de l’autonomie de chacun mais fondée sur une adhésion à des règles communes. Notre objectif est aussi de concilier une demande souvent consumériste, pour ne pas dire utilitariste, qui exige une réponse rapide, du secteur marchand comme du secteur public, avec la recherche d’un sens et d’une utilité sociale à donner à sa vie. Car la demande d’autonomie rejoint la recherche de sens. Ce qui apparaît comme une difficulté de s’intégrer dans un « nous », dans une société porteuse d’un projet, est en fait contrebalancé par l’insertion dans des mondes éclatés et particuliers, qui définissent des identités de plus en plus plurielles. C’est pourquoi nous voulons proposer un projet de société qui mette en résonance l’aspiration à la satisfaction des besoins personnels et la quête de sens des individus et des groupes.
Depuis la fin des années 60, toutes sortes d’affirmations identitaires se développent, et demandent à être reconnues dans l’espace public. Cette multiplication des identités particulières montre que la demande de sens collectif reste forte. La jeunesse d’aujourd’hui nous renvoie son besoin de chercher et de donner un sens à sa vie. Elle ne se contente pas de perspectives professionnelles ou scolaires. Elle demande aussi qu’on lui reconnaisse une utilité sociale, qu’on accepte les valeurs et les cultures qu’elle porte, les modes de vie qu’elle adopte.
Dans un tout autre registre, les attentats du 11 septembre 2001 ont à leur manière souligné à quel point l’organisation actuelle du monde se cherche une raison d’être et n’en trouve plus vraiment… Rien ne justifie les actes innommables commis ce jour-là aux Etats-Unis. Aucune cause directe ou indirecte ne peut décemment être avancée pour expliquer ou excuser de telles atrocités. Il n’en reste pas moins que nous sommes plus que jamais confrontés à des doutes et à des interrogations quant à l’organisation du monde et quant à nos pratiques, qu’il s’agisse de celle des Etats-Unis, dont il faut bien dire qu’ils ne sont pas exempts de toute critique en matière tant de politique intérieure qu’extérieure, mais aussi et surtout de celle de l’ensemble de la communauté internationale, Europe comprise. Quel est le sens de cette organisation du monde qui ne peut empêcher des attentats aussi meurtriers, et qui laisse l’Afrique s’enfoncer dans la misère économique et sociale, ou soutient quand cela l’arrange et sous divers prétextes les dictatures, les régimes corrompus, les extrémistes de tous bords ?
Il apparaît clairement que les aspirations de nos concitoyens sont multiples, parfois même contradictoires, et qu’elles requièrent de plus en plus des réponses adaptées et personnalisées. Dans ce contexte, l’action politique pour être efficace doit également s’interroger sur ses modes d’intervention et trouver de nouvelles formes d’action.
En effet, l’individualisation des valeurs, le souhait d’une plus grande autonomie remettent en cause l’organisation pyramidale qui a été celle de notre société durant des années. Certes, nous ne sommes pas en mai 1968 et les Français ne refusent pas en bloc l’autorité et la régulation. Mais ils en appellent à une autorité qui ne soit plus révélée d’en haut, et qui vienne au contraire après les avoir entendus, après les avoir reconnus en les traitant avec respect, après avoir lancé le débat public. La crise de l’autorité révélée ou pyramidale apparaît à présent dans toutes les sphères de la société, que ce soit l’entreprise, la famille ou l’État. Nous devrons donc pratiquer différemment la prise de décision en politique pour répondre à cette demande. Le politique ne peut plus fonctionner sur le mode de l’injonction ou de l’exhortation. Nous devons concevoir un discours et une action de gauche adaptés aux réalités de vie de nos contemporains et à leur aspiration à vivre de manière autonome dans une société organisée et régulée.
Si un projet de gauche est susceptible de trouver un sens historique, il ne doit pas uniquement applaudir le surcroît d’autonomie des individus dont l’émancipation des femmes, si lente soit-elle, est l’indice majeur, il doit aussi répondre au risque de fragilisation des institutions des trente glorieuses, destinées à assurer la sécurité (sociale, médicale, professionnelle, familiale).
Place et rôle de l'État
 

 
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