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| L'OFFICE UNIVERSITAIRE DE RECHERCHE SOCIALISTE |
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| Vincent Duclert, L'actu des bulles, LOURS n°394
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L’actu des bulles, la chronique mensuelle de Vincent Duclert
L’OURS n° 394, janvier 2010
Trois récents albums nous font passer le cap de la nouvelle année, avec humour et dérision.
Jim, Le dernier socialiste, Vents d’Ouest, 2009, 52 p, 9,40 €
Pétillon, Enquête au paradis, Dargaud, 2009, 48 p, 13,50 €
Jean Van Hamme et Paul Teng, Le Télescope, Casterman, 2009, 86 p, 15 €
Le dernier socialiste, dû au dessin et à l’imagination de Jim, brosse le portrait d’un quinquagénaire, Jean, à qui l’un de ses amis, Joachim, imaginant une télé forcément futuriste, confie une caméra avec la mission faire parler « un mec bien calibré UMP, un gaucho (mais un socialiste, hein, pas un ségoléniste royaliste !), un altermondialiste pour le folklore, un centriste tout mou ». Les instructions sont nettes : « 4 mecs ! T’as une semaine ! Je veux des interviews, du vécu, tu filmes comme ça te chante. On s’en fout de la technique. C’est pour le web ! On rajoutera des flous si y faut ! Bon, la question, direct : oui ou non, t’en es ? ».
Les militants de droite et du centre, Jean va les trouver facilement, plus vrais que nature. Mais le socialiste semble impossible à découvrir. Pourtant, la quête de l’homme ou de la femme de gauche l’entraîne dans d’autres rencontres qui le feront réfléchir sur le destin de la société et sur sa propre vie – qu’il se décide en définitive d’assumer jusqu’à décider, avec sa jolie copine Elise, de faire eux-mêmes les socialistes de demain à défaut de les trouver aujourd’hui. Il n’a que faire de la volte face de son ami lui expliquant que finalement la super télé ne se fera pas tout de suite, qu’il avait travaillé pour rien. Il repart de son rendez-vous en souriant, quittant le bon gros winner de droite tel un bon petit looser de gauche. Il est resté fidèle à quelque chose qui s’exprime difficilement, qui n’a rien à voir avec les certitudes définitives, qui est de l’ordre du doute et de la douceur. Un bel album, pour cette raison.
Enquête au paradis [fiscal], de Pétillon, est encore plus déjanté. Jack Palmer est envoyé en filature dans la principauté du Bürgenzell par un cabinet d’avocats, pour une affaire de divorce. Au seuil d’une des banques discrètes de ce paradis fiscal qui ressemble étrangement à certains que nous connaissons, l’intrépide et désastreux détective prend en photo non seulement le mari mais aussi un membre de la mafia colombienne. Une sacrée affaire se déclenche aussitôt, multipliant les quiproquos pour le plus grand bonheur des lecteurs qui ne pourront que raffoler des aventures de « l’homme qui coûte au monde mille milliards de dollars ». L’actualité est omniprésente. Elle est traitée de manière loufoque et si irréaliste qu’elle en devient crédible. On rit beaucoup, en espérant que la réalité ne viendra pas dépasser la fiction. Quant à Jack Palmer, après l’Enquête corse et l’Affaire du voile, sa maladresse prend les dimensions d’un véritable mythe.
Enfin, le dernier album de cette tournée, porte un titre énigmatique, Le Télescope. Il n’en raconte pas moins une belle histoire, celle d’une bande de copains, la soixantaine bien tassée, qui parviennent à vaincre un escroc de haut vol, cynique et dominateur, et à sauver une fille belle comme le jour.
Vincent Duclert |
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