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L'OFFICE UNIVERSITAIRE DE RECHERCHE SOCIALISTE |
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Gouin/1905
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Naissance de l’unité dans les Bouches-du-Rhône par FELIX GOUIN, ancien président du gouvernement provisoire de la République
Notre département a toujours été le foyer de luttes politiques passionnées, et plus particulièrement la région industrielle de Marseille. Dès 1877 existaient dans cette ville de nombreux groupes socialistes plus ou moins clandestins, et c’est à Marseille, que quelques années plus tard, devait se tenir le Premier Grand Congrès des diverses fractions socialistes de France. Des militants connus – dont certains devaient jouer un grand rôle sur la scène politique – y prirent part. Citons en quelques-uns : Antide Boyer, Philémon Gras, Jean Grave, Paule Mink, Bernard Cadenat. Dès 1881, Marseille acclamait la candidature de Clovis Hugues et, en 1889, faisait appel à Jules Guesde, dont la foi et l’éloquence, âpre et passionnée, soulevèrent l’enthousiasme populaire. Riche semence qui devait, en 1898, se transformer en une généreuse moisson, puisque trois socialistes furent élus députés de Marseille, à ce moment : Antide Boyer, Bernard Cadenat, Maximilien Carnaud, tandis que, peu après, Siméon Flaissières emportait, de haute lutte, la mairie du grand port méditerranéen. Le terrain semblait donc magnifiquement préparé pour réaliser l’unité des forces socialistes que paralysaient des rivalités de clans et de personnes. Il fallut rapidement déchanter. Dès 1902, nous avions fondé à Marseille, à la rue Curiol, le Grand cercle d’unité socialiste, qui rassemblait en son sein de nombreux militants marseillais. Nos amis Guillaume Jardin, Baudon, toujours sur la brèche, peuvent témoigner des luttes qui nous opposèrent âprement à la plupart des élus des Bouches-du-Rhône. Ceux-ci, accoutumés à une pleine indépendance d’allure, se refusaient à toute organisation et encore plus à toute discipline. Seul, Bernard Cadenat, enfant du peuple et resté très près des masses, se rallia, dès le début, à l’Unification. Carnaud devait nous quitter en 1906 ; puis peu après ce fut le tour d’Antide Boyer et de Gabriel Baron. Sans se décourager, les militants de la base multiplièrent partout meetings, réunions et controverses. Une pléiade de jeunes orateurs fit merveille, dont les noms ne doivent pas être oubliés : Léon Bon, Coste, Duverger, Sixte-Quenin, Henri Tasso, Vincent Carlier, Clément Lévy, Louis Roux. La récompense de nos efforts n’allait point tarder. Dès 1906, nous faisions réélire Bernard Cadenat et élire Vincent Carlier, tandis qu’en 1910, Sixte-Quenin et Fernand Bouisson entraient à leur tour au Parlement. Au Conseil général pénétraient aussi de nombreux socialistes : Duverger, Clément Lévy, Félix Gouin, Saravelli, H.-M. Maurel, Latière. Dès ce moment, la partie était gagnée : l’unité avait pris fortement racine, et aucune bourrasque ne devait jamais plus l’ébranler. (article publié dans la partie "Documents", Recherche socialiste 29, décembre 2004) |
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