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L'OFFICE UNIVERSITAIRE DE RECHERCHE SOCIALISTE |
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Lafon Mai 68 Legois slogans
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Sur les murs de mai par ERIC LAFON
a/s de Jean-Philippe Legois, Les Slogans de 68, Éditions First, 2008, 160 p, 2,90 €)
Au sein de la profusion d’ouvrages consacrés à l’anniversaire de mai 68, il est un petit opuscule, un petit livre des slogans qui se détache des autres. Ce petit livre de Jean-Philippe Legois est d’abord attachant par son format, mais surtout par cette mise en contexte de cette parole murale qui a fleuri en France et notamment sur les murs des facultés et des villes de France. Fragile, éphémère, « piquante mise en abyme : le slogan – cette modalité particulière de la prise de parole – se fait l’écho de celle-ci » nous dit l’auteur. Il n’oublie pas de remercier celles et ceux qui lui ont permis de se pencher sur ces phrases peintes sur nos murs censées avertir, prévenir la société qui les lisaient ou, plus simplement, procédé de projection d’un principe ou d’une affirmation : « Soyez réalistes demandez l’impossible ! » attribué à Sciences Po–Médecine. Parmi les « paléographes contemporains », comme les nomment Jean-Philippe Legois, on trouve évidemment le photographe, tel Elie Kagan dont les photographies conservées à la BDIC montrent la nécessité d’immortaliser l’écriture, le mot, les paroles qui demain seraient effacés.
Partout et encore aujourd’hui les murs parlent plus qu’ils n’écoutent comme le veut l’adage populaire, ils dénoncent le crime, proclament l’amour ou la haine, convoquent chacun d’entre nous à la réflexion. Pour en montrer toute la richesse et pour les inscrire définitivement dans la culture et l’effervescence politique Jean-Philippe Legois les a classés par thémes. Enfin il compare la discrétion des sources de paroles ouvrières écrites sur les murs à la prolixité étudiante et l’explique avant tout par les différences de pratiques et de cultures qui séparent le mouvement étudiant et le mouvement ouvrier, dont la rencontre fut difficile quand elle ne fut pas impossible. Il est vrai que si certains secteurs d’ouvriers communistes n’ont guère dû apprécier le slogan « le parti est mort, tuons son cadavre », d’autres ont dû rester circonspects en lisant les « il faut systématiquement explorer le hasard », ou « ne travaillez jamais ».
Eric Lafon | Revenir au sommaire de ce numéro |
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