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L'OFFICE UNIVERSITAIRE DE RECHERCHE SOCIALISTE |
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Pradoux/Demonsais Gavroche 361
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Cet ouvrage peut être commandé à l'OURS au prix de 22 € frais de port inclus Chèque à l'ordre de l'OURS, à adresser 12 cité Malesherbes 75009 Paris | Bruno Demonsais Gavroche hebdomadaire culturel socialiste L’Harmattan 2006 279 p 20 €
Ce livre, version remaniée d’un mémoire d’histoire, est présenté par Alain Bergounioux et préfacé par Pascal Ory. Son auteur a reçu le prix de la fondation Jean-Jaurès. Cette monographie très fouillée fait revivre une publication socialiste totalement oubliée, Gavroche, et son directeur Jean Texcier, un homme injustement méconnu.
Gavroche est d’abord un mensuel socialiste clandestin créé en mai 1943. Puis il devient un hebdomadaire à la Libération. Après René Lalou qui assure son lancement, Jean Texcier (1888-1957) cumule les fonctions d’éditorialiste et de directeur politique pendant trois ans, jusqu’au dernier numéro en mai 1948.
Texcier journaliste Texcier est un résistant de la première heure. Dès l’été 1940 il a écrit et distribué clandestinement ses Conseils à l’occupé. Puis, avec Christian Pineau et Henri Ribière il a été l’un des fondateurs du mouvement Libération-Nord. Il a joué un rôle très actif à la fédération nationale de la presse clandestine. Cet intellectuel socialiste, courageux et discret, aux talents éclectiques et aux relations multiples dans le monde littéraire et artistique, échappe à toute classification : ancien fonctionnaire, peintre, dessinateur de talent aux Nouvelles littéraires, chroniqueur littéraire et critique d’art, Texcier est peut être, avant tout, journaliste. À la Libération, il dirige le quotidien Libé-Soir (qui prolonge Libération, feuille clandestine créée par Pineau puis confiée à Jean Cavaillès et à lui-même après le départ de Pineau pour Londres) et l’hebdomadaire Gavroche. Ce dernier affiche une vocation culturelle : essentiellement consacré à la littérature, il s’intéresse également au théâtre, au cinéma, à la peinture, au cirque, etc. Ses principaux collaborateurs sont des socialistes (Marcel Bidoux, fondateur de Gavroche clandestin et éditorialiste, Charles Lussy, Oreste Rosenfeld) mais aussi des hommes comme Georges Izard et Pierre-Aimé Touchard, venant d’horizons différents. On repère de jeunes talents (Yvan Audouard, Étienne Lalou, Maurice Nadeau ou Louis Pauwels, alors secrétaire de rédaction). On reconnaît des signatures prestigieuses sur le plan littéraire (Guéhenno, Mauriac, Paulhan) mais aussi politique (André Siegfried, Charles-André Julien, Georges Bourgin). Ce journal d’intellectuels reflète les débats de la Libération et des débuts de la IVe République : l’épuration des écrivains, la question de l’engagement, la paix en Europe, la guerre froide. Gavroche dénonce chaque fois le sectarisme du PCF. L’échec de la presse socialiste Comme le souligne Bruno Demonsais, le statut de Gavroche dans la presse nationale est complexe et son échec prévisible. Il se présente en effet comme un hebdomadaire culturel autonome mais il appartient à la presse socialiste et dépend étroitement de la SFIO sur le plan financier et idéologique. Ses difficultés sont nombreuses : pénurie de papier, hausse des prix, grèves nombreuses en 1947, « krach » des messageries parisiennes. Ses tirages sont faibles, ses lecteurs peu nombreux hors de la SFIO et au sein même du Parti. Il est soumis à une forte concurrence, née d’une multiplicité des titres à la Libération et de l’attraction de revues qui réussissent à attirer les nouvelles élites intellectuelles. Confronté à des choix douloureux, le Parti choisit de sauver l’essentiel, son quotidien, Le Populaire. En 1948 Gavroche disparaît. Son échec illustre celui d’une grande partie de la presse résistante et, en particulier, l’échec de la presse socialiste. À Gavroche succèdera Le Populaire-Dimanche qui disparaîtra, à son tour, en 1961.
Martine Pradoux | retour au sommaire du n° |
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