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| L'OFFICE UNIVERSITAIRE DE RECHERCHE SOCIALISTE |
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| Maurice Fouque, résistant, déporté
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En septembre 1944, Maurice Fouque, conseiller général socialiste du Calvados, responsable du mouvement de résistance « Libé-Nord, déporté, trouvait la mort au terrible camp de concentration de Mauthausen. |
| 70 ans après, les socialistes, en accord avec ses descendants, lui ont rendu hommage le samedi 20 septembre, à Caen, Place Maurice Fouque, en présence de Raphaël Chauvois, premier secrétaire fédéral, et Louis Mexandeau, ancien ministre
MAURICE FOUQUE
(1889-1944)
Maurice Fouque est l’une des hautes figures du socialisme calvadosien au XXe siècle.
Il était né en 1889 à Saint André sur Orne. D’origine modeste, il gravit les échelons du service public des PTT jusqu’à devenir cadre (contrôleur affecté aux services du téléphone à Caen).
Dès l’âge de 17 ans, il adhéra à un mouvement de jeunesse laïque puis devint adhérent du parti socialiste SFIO reconstitué dans le Calvados, après la scission de Tours (1920), par Ludovic Zoretti et Marie Langlois.
Il adhéra par ailleurs à la franc-maçonnerie (loge Thémis).
Dans une fédération, longtemps faible et marquée par l’ultra-pacifisme de Zoretti (courant de la « Bataille socialiste » puis de la « Gauche révolutionnaire »), Maurice Fouque resta fidèle au courant majoritaire exprimé par Léon Blum, leader parlementaire, devenu président du Conseil du gouvernement du Front populaire après les élections victorieuses de la gauche en avril-mai 1936.
Militant exemplaire de la section de Caen, il fut choisi comme candidat du Parti dans le canton de Caen-Est, le plus favorable à la gauche et qui comprenait aussi Colombelles et Mondeville.
A l’automne 1937, il s’agissait de reprendre ce siège à un ancien socialiste, élu en 1931, qui avait rejoint les « néos » de Marcel Déat lors de la scission de 1933. (Émile Mougins, maire de Colombelles depuis 1919).
Soutenu par Zoretti il devança E. Mougins au 1er tour avant de battre la droite au second tour.
Par la suite (1938), il soutint la ligne de fermeté vis-à-vis d’Hitler que défendait Léon Blum face à la majorité fédérale qui, par pacifisme, soutenait les accords de Munich (septembre 1938).
A la veille de la guerre, la fédération connut une crise profonde marquée par la condamnation puis l’exclusion de Ludovic Zoretti, devenu antisémite et philofasciste.
Au début de 1940, pendant la « drôle de guerre », Maurice Fouque, resté sur des positions de résistance à Hitler, redevint secrétaire fédéral d’un parti en pleine décomposition.
Pendant l’occupation nazie, alors que les socialistes calvadosiens se réfugiaient dans l’attentisme ou suivaient L. Zoretti dans la collaboration (adhésion au RNP de Marcel Déat), Maurice Fouque entra en résistance en créant, aux côtés d’Henri Ribière, une section de « Libé-Nord » dans le Calvados. Mais la résistance socialiste resta faible.
Dénoncé par le garagiste Hervé, collabo activiste, Maurice Fouque fut arrêté sur son lieu de travail et bientôt déporté au terrible camp de Mauthausen. Il y fut exécuté en septembre 1944.
Il a combattu pour la liberté, il a sauvé l’honneur du socialisme. Il mérite notre reconnaissance.
Louis Mexandeau
Septembre 2014
NB : Maurice Fouque a donné son nom à une rue de Colombelles et à une rue de Mondeville.
A Caen, une place porte son nom près de l’avenue Clemenceau où il habitait ainsi que le gymnase et le stade de l’A.S.P.T.T. rue de la Hache, non loin de la même avenue.
Dans la notice du Maitron, Gabriel Désert précise : « En avril 1941, sur le conseil du Préfet du Calvados, qui pourtant jugeait "son loyalisme envers le Maréchal douteux" et estimait qu’il semblait "avoir conservé ses idées d’autrefois", mais reconnaissait son influence auprès de la population, Maurice Fouque fut nommé conseiller municipal de Caen. Cependant, quelques mois plus tard, il était démis de tous ses mandats par arrêté ministériel du 26 novembre 1941, en raison de son appartenance à la franc-maçonnerie. Dans le courant de l’année 1943, il adhéra au mouvement de résistance Libération-nord, dont il devint le responsable pour le Calvados. »
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