La recherche sur le socialisme progresse. Deux doctorants qui fréquentent les archives de l’OURS depuis des années présenteront prochainement les résultats de leurs travaux. Le lundi 23 novembre 2015, à Bordeaux, Isabelle Clavel soutiendra une thèse intitulée : « La SFIO et le MRP, partis réformistes de la IVe République (1944‑1958) ». Le mardi 24 novembre, à Paris, Matthieu Tracol présentera sa thèse sur l’« Histoire des politiques du travail et de l’emploi du gouvernement Mauroy (1981-1984) ». Antoine Rensonnet est lui devenu docteur en histoire le 2 novembre, après avoir soutenu publiquement sa thèse sur « Le parti socialiste en Haute-Normandie (1981-2004) ».
Thèse de doctorat en histoire moderne et contemporaine, présentée et soutenue publiquement par Isabelle CLAVEL, le lundi 23 novembre 2015, à partir de 14H00 à la Maison des sciences de l’homme d’Aquitaine, salle Jean Bordes (campus de Bordeaux Montaigne)
La SFIO et le MRP, partis réformistes de la ive République (1944‑1958). Acculturations républicaines
Composition du jury : Mme Marie-Christine Bouneau, Professeur, Université Bordeaux Montaigne, Mme Noëlline Castagnez, Maître de conférences, Université d’Orléans, M. Jean Garrigues, Professeur, Université d’Orléans, Mme Sylvie Guillaume, Professeur émérite, Université Bordeaux Montaigne, M. Denis Pelletier, Directeur d’études, École pratique des hautes études.
Résumé : Un cycle réformiste et républicain est initié après les expériences de la guerre et de la Résistance. Le programme coordonné dès 1944 par le Conseil national de la Résistance (CNR) apparaît ici comme une réponse à la carence de démocratie politique créée par le gouvernement de Vichy et l’occupation allemande. Le moment de la reconstruction ne peut se contenter d’être un simple retour à la situation d’avant-guerre. Les nationalisations, la mise en place d’une sécurité sociale, la liberté syndicale sont les jalons de ce programme réformiste auquel le MRP et la SFIO adhèrent pleinement. A partir de 1944, ils deviennent deux composantes majeures du paysage politique français et sont les pivots de tous les gouvernements de la ive République jusqu’en 1951. Malgré des cultures politiques très différentes, ils collaborent à la refondation des institutions républicaines et posent le cadre de ce qui sera l’État providence. Les difficultés du « compromis républicain » n’en sont pas moins réelles. Elles se lisent entre autre au sein des commissions parlementaires, possibles lieux de réformes. Majorité gouvernementale fragile et instabilité ministérielle chronique paralysent le pouvoir. Les guerres de décolonisation condamnent finalement le régime en 1958. Dans cet intervalle relativement long, la SFIO et le MRP ont poursuivi et réalisé un programme ambitieux de réformes. Ils se sont aussi affrontés sur le terrain de la laïcité et de l’école. In fine, leurs actions communes, leurs accords, leurs divergences profondes et leurs contradictions interrogent sur la manière dont la ive république a participé à la transformation du modèle républicain. Isabelle Clavel
Thèse de doctorat en Histoire moderne et contemporaine, présentée et soutenue publiquement par Matthieu TRACOL, le mardi 24 novembre, à 9 h. La soutenance aura lieu en Sorbonne, salle Duroselle.
La rigueur et les réformes. Histoire des politiques du travail et de l’emploi du gouvernement Mauroy (1981-1984)
Directeur de thèse : M. Pascal ORY, professeur d’histoire contemporaine, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Membres du jury : M. Alain CHATRIOT, professeur des Universités à Sciences-Po . M. Nicolas HATZFELD, professeur des Universités à l’université d’Évry. M. Michel MARGAIRAZ, professeur des Universités à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne . M. Michel PIGENET, professeur des Universités à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne . M. Paul-André ROSENTAL, professeur des Universités à Sciences-Po, chercheur associé à l’INED.
Résumé : Le gouvernement Mauroy est habituellement associé au « tournant de la rigueur » de 1983. Après l’euphorie, le pouvoir socialiste aurait brusquement adopté l’austérité économique. L’étude des politiques du travail et de l’emploi permet de remettre en cause ce schéma d’une double manière. Tout d’abord, l’alternance permit à des hauts fonctionnaires modernistes, très influencés par la philosophie négociatrice de Jacques Delors et de la CFDT, de parvenir aux postes de décision clés en matière de politique sociale. Dès 1981, les réformes sociales furent engagées sous le signe de la rigueur, avec la volonté de ne pas provoquer de dérapage économique et budgétaire irréversible. La réduction du temps de travail, mise au point au sein du Commissariat général du Plan, fut réalisée en privilégiant la négociation sociale décentralisée et la modération salariale. L’abaissement de l’âge de la retraite à 60 ans fut à l’origine élaboré en augmentant la durée de cotisation. Les lois Auroux réformant le droit du travail n’attaquèrent pas le pouvoir des chefs d’entreprise. La deuxième remise en cause concerne le tournant de 1983 : en fait, le point d’inflexion de la politique du gouvernement Mauroy se situe au premier semestre de 1982. Après l’abandon des 35 heures, la lutte contre le chômage ne constitua plus pour lui qu’un objectif secondaire. Il se trouva alors dans une impasse, sans grande réforme à réaliser. Son agenda fut certes dominé par les problèmes financiers (déficit de l’UNEDIC, qui conduisit à réduire drastiquement les prestations chômage, et financement de la retraite), mais cela ne signifie pas qu’il y ait eu conversion généralisée des élites socialistes au néolibéralisme. Matthieu Tracol
Thèse de doctorat de Antoine RENSONNET : « Le parti socialiste en Haute-Normandie : des structures épinayennes à l’organisation fabiusienne (1971-2004) », dirigée par Olivier Feiertag, laboratoire GRHis, soutenue le 2 novembre 2015, à l’Université de Rouen, bâtiment Robespierre, Salle F101. Le jury était composé de : MM. Gilles Richard, Andrew Knapp, Mme Noëlline Castagnez, MM. Gilles Morin, Michel Bussi, Olivier Feiertag.
Nous présenterons ces travaux dans les publications de l’OURS.