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L'OFFICE UNIVERSITAIRE DE RECHERCHE SOCIALISTE |
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Blum antifasciste, Cahiers Léon Blum 34
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" Naissance d’une coalition antifasciste, février 1934 " Cahiers Léon Blum n° 34 automne 2003 124 p 10 €
Revenir aujourd’hui sur la lutte antifasciste dans les années 1930, et sur l’attitude des socialistes européens, n’est pas inutile. Comme l’écrit Robert Verdier, on ne peut évidement et heureusement pas plaquer sans recul le mot d’ordre " le fascisme ne passera pas ", scandé dans les manifestations de rue post-21 avril, sur la situation actuelle. Reste que le mauvais air du temps, qui souffle une haleine de " tous pourris " à l’égard de la classe politique, a de quoi inquiéter, quand de plus en plus de citoyens se détournent des urnes, quand le jeu sur les peurs de toutes sortes provoque une méfiance voire un rejet de l’autre.
Bruno Groppo (" Les socialistes et l’antifascisme dans l’Europe des années 1930 "), qui insiste comme les autres auteurs sur la polysémie du mot fascisme, et sur sa contextualisation (l’antifascisme des années 1930 n’est pas celui des années de guerre froide), montre comment la lutte des socialistes change de nature avec l’arrivée de Hitler au pouvoir en 1933. L’explication du succès des régimes d’ordre par le sous-développement des États concernés n’est plus opératoire et l’opposition doit trouver d’autres formes et enrôler d’autres partenaires. Mais les divisions internes des partis, comme en France, et les désaccords au sein de l’IOS – la Conférence internationale de Paris, en août 1933, sera la dernière réunion de l’organisation avant la guerre –, limitent ses interventions à la solidarité, à l’aide morale et au soutien matériel. Le discours de Léon Blum à la réunion de l’IOS le 23 août 1933, publié en intégralité – avec d’autres textes et interventions sur le 6 février 1934 en France et les événement en Autriche –, témoigne de sa difficulté à appréhender à cette étape le phénomène fasciste dans toutes ses dimensions ; mais on lira avec intérêt ses propos sur la démocratie. Réticent en août 1933, Blum n’hésite plus en février 1934 à prôner l’unité d’action et à engager la lutte concrète sur le terrain avec les communistes.
Frédéric Monier (" Retour au 6 février 1934 "), dans une interrogation sur cet événement – et sur sa " mémoire " – explore sa " construction " et les contingences qui le provoquèrent. La manifestation, espérée par les ligues d’extrême droite et la droite radicale, redoutée par les républicains, n’est pas surprenante si elle est replacée dans le contexte d’une crise politique, morale autant qu’économique, largement ressentie dans la société ; cependant, son " échec " à évoluer en coup d’État n’en réduit pas pour autant la menace. Les réflexions qu’il livre sur " l’évitable et l’inévité " incitent à la vigilance.
Gilles Vergnon (" Quel “antifascisme” ? "), analyse les ordres du jour et les mots d’ordre des manifestations républicaines de février 1934. Il en ressort que ces manifestations contre le fascisme – assimilé à la réaction, ou interprété comme le " dernier avatar en date du “Blanc” éternel " –, dont l’élément moteur " est constitué par la nébuleuse associant, dans des proportions variables selon les localités, CGT, LDH, SFIO ", loin d’être une " invention communiste ", expriment " une sensibilité “jauressienne” mariant République et socialisme ". Elles préfigurent, par le besoin d’unité manifesté à la base par les républicains, le rassemblement de Front populaire.
Recommandons la lecture de cette publication épisodique qui sert bien la mémoire de Léon Blum, en équilibrant la part des documents rares ou inédits et les études historiques de qualité. François Lavergne
| Lire le dicours de Blum, IOS, Paris, août 1933 |
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